Bienvenue sur le site de Jean BRUYAT
Contes, Nouvelles et Romans...

 

Histoires d'hier et d'aujourd'hui…
Jean Bruyat, sous sa plume sensible nous emmène dans le sillage des mots,
à l'écoute du temps, là où la mémoire funambule, là où nous retrouvons nos racines ou notre enfance.
Il était une fois …

 


Retour à l'index


 

 

Les Orangers d'Akli - JEAN BRUYAT

                  


     

Des passions...des clivages...une histoire d'amour...des luttes...des atrocités de tous ordres et à l'opposé la douceur des oranges, la beauté, la grâce et les senteurs de ce beau pays dans lequel vivaient, à côté des "Européens", non pas des citoyens à part entière, mais des indigènes...

*Impression de lecteur :

        "Beau livre, finement documenté. Un véritable roman historique. Style fluide et gorgé de fibre militante. Il devrait figurer dans les CDI des lycées...Bravo ! " (Christian P.)

*Extraits :

"Blida. El Ouida. La petite rose. Il y a, cachés  derrière ces mots, un bouquet de senteurs et des parfums si forts, si mystérieux qu’ils vous transportent pour un voyage enchanteur là où le réel et l’irréel se mêlent, se confondent, à ne plus savoir, à ne plus pouvoir distinguer la réalité de la fiction. Tout est vrai. Tout est fictif. Tout est poésie. Tout est magie…Tout est la vie.

 Dans la cour intérieure d’un grand bâtiment où la blancheur éclatante des murs tient tête aux rayons du soleil les plus ardents, un bruit lancinant agace manifestement un petit âne sagement attaché à un anneau fixé dans le mur de la maison. Régulièrement, il secoue avec frénésie son chouari vidé de son contenu de piments et de courgettes. Il  mastique à grand bruit des sons incompréhensibles tout en jouant des oreilles. Petit tour à gauche. Petit tour à droite. En avant, en arrière. Ensemble ou séparément, on dirait les bras d’un sémaphore imaginaire juché sur le haut du crâne de l’animal..."

            Une véritable marée humaine déferle aussitôt de toutes parts.  Les voies sont rapidement investies. Du béton, récupéré sur un chantier à proximité de la gare, est déversé sur les aiguillages. Un flot de civils se couche en travers des voies afin d’empêcher le départ du train. Une partie des forces de l’ordre, complètement dépassée, commence à charger afin de disperser les manifestants à l’extérieur pendant que l’autre tente à coup de crosses de dégager les voies.

            Le jeune Simon Lange suit de loin le déroulement de la manifestation. Ce n’est pas sans lui rappeler les heures sombres de la dernière guerre à l’aune de l’histoire de son Vercors. Lui, l’enfant juif, dont les parents avaient été cachés par des militants communistes, trouve justes et légitimes les revendications exprimées sous ses yeux. Son regard erre d’un endroit à l’autre. Tout à coup, il est accroché par un détail vestimentaire qu’en d’autres circonstances il n’aurait sans doute pas remarqué. Un corsage bleu clair, pâle fanal d’espoir, se détachait de la masse plutôt informe et sombre des corps allongés en travers des rails. Il reconnait la jupe plissée, celle qui avait par une pirouette inattendue disparue à ses yeux, un moment auparavant. 




TOUTE REPRODUCTION, MEME PARTIELLE, INTERDITE SANS L'ACCORD ECRIT DE L'AUTEUR.
  

 


Retour à l'index